vendredi 3 juin 2011

Plus vaut conscience que compétences



Ceux qui interviennent, comme nous, en dehors des institutions sont souvent incités , à aller au devant des publics les plus en difficulté
dans le but de faciliter leur rencontre avec les institutions : « Allez donc sur le terrain et accompagnez vers nous tous ces gens qui ne savent pas à quel point ils ont besoin de nous ».

Bien entendu tous les partenaires ne sont pas ainsi ; il en est qui partagent une réelle présence de terrain, une connaissance approfondie des contextes autant que des procédures, des personnes connues et reconnues qui ont construit aussi leur professionnalité avec des rencontres.

Mais il existe aussi des structures qui ne réfléchissent guère à cet écart qui les sépare de « leur» public, qu’ils ne peuvent interpréter que comme une « lacune du côté de l’autre », lorsque les personnes concernées ne viennent même pas ou plus les rencontrer.

Et oui il y des professionnels, des institutions, des « spécialistes » que les gens ne vont voir qu'une seule fois , surtout quand ils se trouvent confrontés à un « mur de suffisance », à des mots piège, des interprétations faciles, des sentences qui se voudraient savantes , mais qui n’ont rien à envier à la morale d’antan : « Mais vous êtes la mère », « Quand on veut , on peut », « C’est à vous de vous organiser pour pouvoir venir », « Vous devez chercher un meilleur environnement pour votre enfant ».

Paroles sans poids, ni valeur !

En Pédagogie sociale, il n’ya pas d’entrée par les compétences, mais par la présence ; c’est parce que nous sommes là que nous sommes saisis par la demande de l’autre ou des autres. Nous ne pouvons pas nous défausser avec quelque orientation hasardeuse. Nous savons depuis longtemps que nous n’avons rien fait quand nous avons donné de l’information sur « qui fait quoi, où quand et comment ? »

Car les obstacles sont trop nombreux et il faut bien s’en occuper ici et maintenant, sinon c’est vouer à l’échec tout espoir et tout changement. La personne ne se déplacera pas, la peur l’emportera ou bien (ce qui n’est pas contradictoire), elle sera happée par les événements et empêchée à répétions de se présenter ; ou bien sa propre conscience ou intuition de la complexité de sa situation la mènera à renoncer d’elle même à une rencontre dans laquelle elle ne croit plus.

Alors nous, pédagogues sociaux, nous construisons sur place ; avec le peu de moyens que nous avons souvent, nous réalisons les aides, les accompagnements, que notre public n’arrive pas à obtenir.

Face à l’incapacité de certaines institutions de parvenir à faire partir les familles les plus exclues familles à partir en vacances, nous réinventons nous par exemple l’idée de vacances. Plutôt que de « villages vacances familiaux traditionnels » qui répondent aux idées stéréotypées des vacances « farniente », nous bricolons du divers.

Nous ferons des bivouacs, dans des terrains de proximité pour les ados, organiserons une journée à la mer pour les familles, des soirées de rue pour la fête.
Les vacances nous les ferons dans les interstices de la vie et du béton.

Aucun miracle, jamais, nous ne soldons ni les rêves, ni les désirs, nous faisons juste un peu de possible avec le désir, la soif, la faim, la rage aussi peut être.

Et cette inventivité nous sommes bien obligés de la mobiliser aussi pour la souffrance mentale, pour le jeunes exclus des collèges, pour les psys qui ne reçoivent pas les jeunes et les enfants que personne n’accompagne…

Les adultes sans boulot et sans espoir, les jeunes sans stage et sans place , et même – nous l’avons expérimenté – les personnes âgées « Alzheimer » sans souvenirs et sans but… qui ne savent plus qui elles attendent.

Le grand danger de cette réalité serait de croire que la Pédagogie Sociale serait alors ce «chaînon manquant » pour tous les incasables, une sorte d’horrible ghetto …

Non, il n’en est pas question. Le travail de rue n’est pas une institution fût-ce celle qui « manque » ; elle n’est pas le satellite commode de toutes les autres qui excluent, expulsent, oublient ou ignorent…

D’ailleurs comment pourrions nous supporter seulement la pensée d’être cela ? Nous ne réparons pas, ne bouchons pas les trous.

Plutôt que de combler les manques, nous mettons de l’huile sur le feu.
Nous rendons visibles ceux qui sont cachés, les invitons à se rendre visibles eux-mêmes, à prendre place dans les espaces publics.
Nous leur proposons un « nous » hésitant , un « je » un peu plus fort pour sortir d’un « on », sans avenir , sans personne et sans voix.

Dimanche



Enfin dimanche, il avait plu et en grande quantité. Il était temps. La terre avait une de ces soifs... L"occasion pour nous de reprendre les plantations, remplacer les semis perdus, mais aussi récolter rhubarbe et framboises, et... accueillir nos visiteurs.

Dimanche avec enfants, avec amis, avec Rashka...le chien blanc.
Mais Ôtreville approche... un groupe est allé l'après midi chez nos amis d'Animakt pour fabriquer des décorations pour le futur jardin d'Ôtreville. L'occasion également de fabriquer un petit banc avec des planches et du PVC car en travail de rue, comme on art de rue, on doit tout penser à tout et réaliser ce qui manque.








Emmené par Borys, Caroline et Iasmina, une pleine camionnette de Rrom'binsons sont allés rejoindre un autre groupe de l"école Freinet de Bobigny.










Pendant que les adultes et membres des associations réunies autour de la question au droit à l'éducation des enfants Rroms en France, qui sont, aujourd'hui encore, bafoués et empêchés de mille manières indignes, les enfants ont montré la pratique: atelier de création musicale, plastique et artistique.







Ensuite les enfants ont montré leurs réalisations aux adultes et pour finir, Iasmina a entraîné une danse autour d'un Rap qu'ils apprécient.













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SAMEDI

A la Villa Saint Martin...












On a finalisé nos Tee-Shirts Capoeïra Robinsons. Nous nous sommes entrainés pour notre démonstrations de l’Ôtre Ville samedi prochain. Nous avons terminé par un très beau conseil démocratique des enfants du quartier où les enfants se sont inscrits sur des projets dans lesquels ils veulent s’investir : travail au jardin, projet,etc….











VENDREDI

Au jardin de Chilly…








Il n’y a pas école ce vendredi. Un groupe de Robinsons composé d’enfants et d’adultes se retrouve donc au jardin. Après une cueillette collective de fraises et framboises qui serviront à l’atelier cuisine du lendemain, le groupe se divise parfois en binômes pour planter, arroser, tailler et désherber le jardin. Les enfants vont voir les animaux du parc pendant que les adultes continuent à jardiner entre eux. Une belle après-midi conclue par un goûter avec un groupe inter-générationnel.









A la Rocade…



Aujourd’hui en jonglant entre le beau temps et la pluie nous avons réussi à jouer au château et chevaliers, au UNO, puissance 4, football et jeux ludiques ont amusé les enfants et adultes présents aujourd’hui. Sous les nuages nous avons pris un petit goûter bien mérité, assis en cercle sur le tapis!!









MERCREDI

A moulin galant…








Cet après midi à Moulin Galant atelier construction de toupies, les enfants étaient au rendez vous, même plus que prévus.Un peu de musique pour agrémenter cette journée ou le beau temps est revenu et où, sur l’autre espace de jeux, les enfants ou les jeux ludiques étaient au rendez vous ; Puissance 4, morpions et pendu. Nous avons conclu cette journée par un jeu de ballon et un goûter au soleil !!

Au skatepark…..


Petit atelier aujourd’hui, à cause du changement des horaires des écoles pour faire le pont, nous nous sommes installés exceptionnellement au skate park un mercredi. Au programme, jeux de société, football et bonne humeur !

" Je suis resté bâtisseur.
A l'ordre trop civilisé des terres aux cultures alignées et définitives, je préfère les
chantiers qui transforment et animent les coins incultes, les plantations qu'on voit monter,
audacieuses et envahissantes comme une troupe d'enfants dans la forêt. Aux constructions
confortables et méthodiques, je préfère l'abri que je monte moi-même, des racines au toit
et que je modèle selon mes goûts et mes besoins, comme ces vieux habits qu'on ne peut se
séparer parce qu'ils sont intégrés à nos gestes et à notre vie.
Je suis bâtisseur.
Comme tout le monde: comme l'enfant qui construit un barrage ou monte, comme le
maçon qui siffle sur son échafaudage, comme le potier qui crée des formes et le
mécanicien qui donne vie à sa mécanique. Un domaine où l'on ne construit plus est un
domaine qui meurt. L'homme qui ne bâtit plus est un homme que la vie a vaincu et n'aspire
qu'au soir de sa vie en contemplant le passé défunt.
Préparez des générations de bâtisseurs qui fouilleront le sol, monteront des
échafaudages, jetteront à nouveau vers le ciel les flèches hardies de leur génie, scruteront
l'univers toujours jaloux de son mystère. Munissez vos classes des outils de bâtisseurs, de
monteurs d'échafaudages, d'ingénieurs et de sondeurs de mystères. Même si votre école
doit rester un éternel chantier, parce que rien n'est exaltant comme un chantier."
C. Freinet, une mentalité de bâtisseur, 1949.

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