samedi 27 novembre 2010

La friche ou le pourrissement

D'un côté il y a des désordres féconds. Tels sont les ateliers de rue, pleins de mouvement, les classes Freinet débordant d'énergie. Ils sont comme des bureaux encombrés d'où peuvent émerger mille trésors. Ce sont des friches, complexes, entêtées, pleines de différences et d'hétérogénéité.

Ce qui fait que la friche est pleine de richesse, et, justement, ne pourrit pas, c'est ... l'air. l'ouverture, l'accueil de l'autre et de l'inattendu.



Et puis il y a aussi des lieux clos, fermés, comme ce local résidentiel dans le quartier que nous nous efforcions de faire vivre, malgré les tuyauteries bouchées, jamais réparées, malgré l'abandon, l'absence manifeste, les rats, les mouches...
C'est l'enfermement de chacun chez soi, en soi, au nom de la tranquillité, au nom de la solitude

Nous, nous n'avons que notre impuissance et notre faiblesse:
Notre crèche pourrait ouvrir demain si seulement un office HLM, une Mairie, nous aidait à en obtenir (TANT DE DEMANDES EN SOUFFRANCE). Elle est basée sur notre travail depuis des années, auprès des familles, des enfants. elle repose sur une disponibilité, une présence et un projet reconnu par la CAF, la CNAF et Espoirs Banlieues.

Et tout ceci, malgré deux cent signatures sur une pétition, essentiellement d'habitants du quartier, manifestant leur volonté de ce dispositif.

Nous sommes une petite association de volontaires, de bénévoles et quelques permanents qui cultivons la friche un peu partout à Longjumeau. même sous la pluie, même sous le froid, les enfants sont là avec nous. Et toujours pas de local, pas d'accueil, même pour cette crèche...
Et qu'y pouvons nous? Comment comprendre que nous puissions toujours être mis en cause personnellement, continuellement, par ceux qui monopolisent tous les moyens ... Comment comprendre cette constante du refus de s'ouvrir, de s'investir dans les espaces extérieurs, quitte à tourner le dos au sens même du travail social, éducatif et à tous les principes sur lesquels il repose.

Nous sommes avec le public, jour après jour, même le dimanche. Notre blog montre et démontre nos activités toute la semaine, 52 semaines par an. Comment encore feindre d'ignorer ce travail que nous accomplissons et qui nous sommes?

Quelles institutions, infiniment plus coûteuses, se soumettent aux mêmes règles?

Face à une politique de déni , de clôture qui ne peut engendrer que du pourrissement et de la désolation, nous voudrions cultiver encore nos quelques fleurs de banlieue.
Et à vous, lecteurs de ces KroniKs, nous vous les offrons.

Ce samedi, le Chantier de pédagogie Sociale était une fois encore réuni. Ensemble nous avons une fois de plus creusé ce qui nous rapproche: tous ces obstacles, toutes ces contraintes que nous vivons tous, là où nous sommes.
Le même piège du local, le même refus de voir, la même pensée unique et absence d'opposition ou de contradictoire.
Nos amis de TRACES voient leur jardin détruit et la possibilité de réaliser leur travail d'accueil artistique sur le quartier menacé; Anne Marie réussit enfin, cependant a bénéficier dun local pour pratiquer sa "méthode naturelle d'argile", Van Chien est venue avec une collègue formatrice vietnamienne en travail social: les projets là bas, avancent bien. A Surville, on maintient le contact et l'implication de chacun

Ce qui compte au fond, ce sont les petits miracles qui font que nous continuons: des victoires arrachées, des trajectoires modifiées, la reconnaissance et le témoignage...

Mais que peuvent ces petits miracles SANS LE COURAGE DE CHACUN - institutionnels, acteurs, bénéficiaires- LA OU IL EST, DE S'ENGAGER?

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Invariant n° 29 :


L'opposition de la réaction pédagogique, élément de la réaction sociale et politique est aussi un invariant avec lequel nous aurons, hélas! à compter sans que nous puissions nous-mêmesl'éviter ou le corriger.

Célestin Freinet



DIMANCHE



Ce dimanche, nous étions congelés de la tête aux pieds mais motivés comme toujours ! Les ados nous ont allumé le feu autour duquel nous avons pu nous réchauffer un petit peu. Puis nous avons tous déjeuné: une salade de saison ; des pâtes avec des blettes et des champignons, accompagnée de chips et de pain. Pour finir nous avons dégusté un excellent gâteau au chocolat qu’Elodie nous avait gentiment préparé.




SAMEDI





Malgré le froid glacial, Mélody anime des ateliers coopératifs.





Une équipe de trois enfants organisent une sortie vélo, où chacun décide du lieu, du matériel, des horaires…. Les « bikers » sont presque parés !!!





Pendant ce temps, place aux graines d’artistes qui se lancent dans la peinture avec Aurore.







D’autres s’entrainent à la bagarre avec Corentin et le punching ball.



VENDREDI

Les premiers flocons de neige ont amené l’euphorie chez les enfants. Les adultes aux pieds gelés ont cherché à se réchauffer en jouant avec les touts petits et même en se faisant courser par une armée de tigres, de dinosaures et autres féroces mammifères à crocs (très très dangereux, plus ou moins imaginaires) !!!!

Dans le jardin potager de Chilly voici le menu de l’après-midi : en entrée, désherbage des allées et des parcelles, en plat, on taille les quelques arbustes qui ont bravé l’automne et en diner récolte de quelques cardes et carottes.


JEUDI

Il fait froid cet après-midi au Jardin. Jean-Jacques et Mégane se réchauffent en déplaçant du fumier en brouette. Marie-Thérèse quand à elle s’occupe de ranger le jardin. On débroussaille également les bordures du jardin. Avec beaucoup d’imagination, Mégane créé un épouvantail sur skis !


Jeudi Atelier

Même s’il neige, même s’il fait froid et noir de plus en plus tôt, nous venons. Cette démarche est très importante pour nous, elle permet de continuer à être un repère pour les habitants du quartier. D’ailleurs, nous avons rencontré deux petits robinsons que nous avons invité à goûter avec nous. Ce qui montre qu’en grand ou petit nombre nous sommes là…


MERCREDI

Belle journée ensoleillée cet après-midi au jardin, mais l’hiver pointe le bout de son nez. Les Robinsons arrosent les plantes de la serre, tandis que d’autres récoltes des poireaux, radis noirs et salades, les derniers légumes présents au jardin. Nous ramassons également du bois en prévision de la baisse des températures.



Notre groupe d’enfants se rend à la bibliothèque et ludothèque du quartier. Tout le monde s’affaire à ses occupation : partie de baby-foot, dinette, lecture d’albums ….On fini notre journée dans le parc Nativelle pour prendre notre gouter.



Atelier au camp des Rroms

Nous avons récupéré des grands tapis de moquette. Nous avons ainsi pu nous ré-installer au sol et proposer aux enfants des coloriages et des travaux d’écriture comme nous en avions l’habitude au par avant. Nous avons également joué aux mikados géants, et nous avons pu nous défouler au jeu de quilles. Les enfants n’étaient pas nombreux, beaucoup étaient malades ou ne sont pas sortis de par le froid extrême.





KroniKs du Mexique N° 3

Tout en restant mexicain, le rythme s'est salement intensifié ces derniers jours.

Je suis désormais de ces êtres lamentables qui flagellent de leur passion malsaine et

de leurs savoirs creux des centaines d'enfants innocents : un prof de maths. Sur l'échelle humaine il ne reste plus guère en dessous de moi que les spéculateurs et les profs de philos. Je suis maintenant d'autant mieux placé pour apprécier l'inutilité accablante de cette profession, puisque je ne me rappelle de rien de ce que je suis censé avoir appris et aujourd'hui enseigner.

La semaine dernière avec Loïc, grâce aux fiches de l'IMDEC (Institut Mexi

cain pour le Développement Communautaire), on a fait un atelier qui a pas mal fonctionné, genre chasse au trésor pour apprendre les étapes d'investigation. La je teste un problème de maths a base de plantes médicinales, les élèves (une classe de 2nde et une de 1ere) doivent préparer une teinture alcoolique de cactus hallucinogène, ça nous permettra de passer directement a l'étude du comportement des figures fractales dans un plan non-euclidien.

Le saviez-vous ? ici la guerre entre la France et le Mexique (ne vous étonnez pas si vous n'étiez pas au courant qu'il y avait eu une guerre entre ces 2 pays, nos profs d'histoire s'attardent généralement peu sur cette défaite mémorable) s'appelle "guerre des gâteaux", parce que le prétexte qui

a servi a la France pour déclencher la guerre serait que des mexicains auraient volé des gâteaux dans une pâtisserie française.

J'ai fait des balles de jonglages avec quelques gamins de la communauté, mais vu ce qu'ils sont en train d'en faire pendant que j'écris, il devient urgent que je fasse cet atelier pate a modeler. Dans 2 semaines je fais un atelier pain avec les femmes du comité. Aujourd'hui je les ai accompagnées au champ pour récolter le mais, en plein cagnard avec la poussière dans les yeux et les narines, c'était génial.

Demain avec Loïc, Rafi et Alec on part à Cancun. Je pense qu'o

n va louer une décapotable rouge et qu'on va aller boire des piñas coladas sur la plage en regardant le match ONU-latinos au sommet mondial sur le climat.

Il me manque juste des chaussures de golf.

Hasta pronto compañer@s

Robinson de Mexico