dimanche 21 novembre 2010

Héberger l'autre et faire asile de soi



La proximité qui est au coeur de notre action et de notre manière de travailler, est bien rigoureuse.

Nous sommes bien seuls souvent sur le terrain et dans la rue, et nous avons bien du mal à accéder aux locaux et moyens dont nous aurions besoin du fait de l'importance du public et des besoin auxquels nous répondons présents.

Des centaines de bénéficiaires, des actions soutenues, suivies. De la présence renforcée et continue, un travail social reconnu.
Il est curieux de remarquer le manque de soutien de ceux qui soutiennent, de moyens d'accueil pour ceux qui accueillent toujours.
Ces locaux que nous n'avons pas pour accueillir chaque jour ceux qui manquent d'accueil, nous rapprochent en fait de notre public.
Quand c'est la relation elle même, qui devient un lieu, les espaces où elles se déroulent pour ordinaires qu'ils soient deviennent plus précieux.

Ces espaces d'ateliers en plein air, sont peut être pluvieux et non abrités. Pourtant pour rien au monde les enfants et les familles y renonceraient car au moins, ... c'est le leur.

Comment ne pas regretter cependant tous ces empêchements à agir?

La crèche des Robinsons, structure très sociale, innovante, ouverte sur une pédagogie sociale et environnementale, soutenue par la CAF et Espoirs Banlieue...

... va perdre fin décembre 56 000 euros budgétés par Espoirs Banlieues, faute de mobilisation des acteurs locaux pour proposer ou faciliter l'accès à un local. Argent et temps perdu pour les familles, le quartier. Faudra t il aussi ouvrir cette crèche dans la rue?

Samedi atelier de rue :

Atelier de folie

Qui nous a tous réunis.

Chacun a trouvé sa place,

C’était vraiment la classe !






Atelier maquillage

Qui a peint tous les âges








L’origami n’est pas un leurre,


Nous avons éclos de belles fleurs








Biscuits et crumble sont nés

Des mains de grands pâtissiers

Sportifs aux jambes agitées,

Nous avons putching ballé

Vient le conseil de quartier,

Juste avant le goûter

Mélody va bientôt nous quitter.

Les enfants affectés

Ont voulu témoigner.







Ainsi s’est clôt cette douce et belle journée !

Samedi, c'était le 20 novembre, la journée des Droits de l'Enfant. Notre association était représentée à l'assemblée nationale pour cette journée d'étude, organisée par DEI France (Défense des Enfants International). Nous avons pu y exposer les ressources de nos modes d'intervention pour faire connaître la réalité de la situation sociale, culturelle de nombreux enfants dans nos quartiers.

Et nous ne parlons pas ici de la réalité des enfants Rroms DU CAMP DE MOULIN GALANT qui risquent d'être expulsés de leur campement dès mardi cette semaine.

Que deviendront ces enfants? Que restera t il de tout ce travail qui a été effectué et qui a abouti à ce que les enfants depuis septembre étaient enfin scolarisés. Effectivement ils vivent dans des conditions affreuses; mais la destruction de ces conditions ne fera pas oublier le déni de tous leurs droits fondamentaux...

Nous, nous étudions la possibilité d'ouvrir de nouveaux ateliers, dans ce camp et dans d'autres, de nous rapprocher d'autres associations (Hors la Rue, Imediat) pour mettre en oeuvre des actions plus efficaces. Nous travaillons déjà en se cens avec LE CENTRE SOCIAL (de Chilly)

Avec les enfants, dans les quartiers, comme au camp, nous habitons les espaces qui restent pour une vie sociale possible, ensemble, hors de la sphère du marché et du chacun pour soi, selon ses moyens.

Nous sommes dehors sous la pluie, faute de locaux ou d'accéder à ceux qui existent. Mais les enfants viennent en nombre.
Pour rien au monde, ils ne partiraient, car cet espace ... au moins que nous occupons avec eux, devient le leur. Ce sont des espaces habités de relations, d'histoires. Ce sont des friche sde vie.

Et nous encadrants, nous sommes peut être sous la pluie, mais nous sommes à notre place, là où il faut être.
Faudra t il ouvrir la crèche des Robinsons, DEHORS? En tout cas tous les feux sont au vert pour l'ouverture de cette structure petite enfance, sociale, avec un projet pédagogique innovant (ouverture sur la Ville)

Il ne nous manque que deux appartements à louer, un local commercial à réhabiliter, UNE REELLE IMPLICATION LOCALE des collectivités.


Vendredi * atelier de rue :

Grace au maquillage, les enfants ont donné vie à Spiderman, des chats, des princesses, un papillon : « Waouh çà change l’atelier! » dixit une mère. Un bon nombre d’enfants ont joué et lu à l’atelier compte tenu, du froid qui rongeait nos doigts !

* Jardin Chilly/Saulx

Du côté du jardin, Jean-Jacques et Corentin s’occupent d’un chantier très important pour les cultures de l’année prochaine.



Jeudi * jardin Saulx :

Le temps gris est au rendez-vous comme depuis le début de la semaine. Malgré tout, Jean Jacques et Marie Thérèse s’activent pour rendre le jardin propre et rangé ainsi que de ramasser du bois et le stocker pour l’hiver qui s’approche. Au programme également, du débroussaillage et de la taille ainsi que la récolte de quelques Poireaux du jardin qui poussent vigoureusement malgré la fraicheur automnale.

Pour finir l’après-midi, un rapide passage aux écuries de Saulx pour demander du fumier pour le jardin, nous en profitons alors pour faire le tour des écuries pour y voir les chevaux et poneys.

Jeudi * atelier de rue :

La tombée de la nuit et le froid ont effrayé certains robinsons habituellement présents à l’atelier du jeudi. Heureusement les plus fidèles sont passés nous rendre visite, nous faire un coucou, discuter et jouer. Ces instants, ces rencontres, ces moments conviviaux montrent que nous sommes toujours là malgré les conditions météo.





Mercredi * chez les roms :

Malgré des conditions de plus en plus dures avec l’arrivée de l’hiver, les robinsons sont tous au rendez-vous et plus motivés que jamais ! Jeux de présentation, jeux d’expression théâtrale et jeux sportifs animent l’après-midi. Les enfants se prennent aux jeux et s’expriment par leurs corps et leurs sourires.


Viens ensuite le temps des chants et du partage roumano-français… Chacun propose un chant et le fait partager. La barrière de la langue est supprimée le temps d’une mélodie !









* jardin :

Maussade journée automnale : fraîche, triste et grise… et POURTANT ce n’est pas ça qui altérera la joie et la bonne humeur des robinsons ! Les souris, les chats perchés et les magiciens ont enchanté Saulx-Les-Chartreux. La récolte des radis noirs, des épinards et des salades démontre que le jardin est bien vivant !




KroniKs Mexicaines

Dimanche dernier, reunion a puebla avec le collectif "no te calles, usa las calles" (ne te tais pas, occupe la rue), qui regroupe plusieurs organisations pour la reappropriation des espaces publics.

J'ai presenté le travail de l'association, nos méthodes pour vivre l'espace public, mais le contexte ici est différent. Il ne s'agit pas d'occuper des espaces desertés (il y a beaucoup de vie dans les rues ici), mais d'eviter que la mairie en prenne le controle pour en faire des lieux "touristiques" folklorico-consumatoire (en imposant permis et demandes d'autorisation aux artistes, aux collectifs par exemple). Ils etaient siderés de savoir qu'il y a, en france, une loi interdisant les rassemblements non soumis a autorisation dans l'espace public.


On a pas pu assister a toute la reunion, parce-qu'elle durait 6h et qu'on a pas l'endurance des mexicains, ni le meme niveau d'espagnol. Alors on a été manger des sauterelles grillées.

Pitorresque : pres de Puebla, une pyramide azteque avec une eglise construite sur le sommet...A quand les totems mapuche sur Notre-Dame de Paris ?


Lundi, on rejoint l'association Cactus a Huajapan ou on retrouve R***, en pleine forme après 3 jours passés a ramper entre son lit et les toilettes. Des le lendemain, je suis envoyé dans une communauté mixteque, ou cactus donne des cours pour 2 classes de preparatoria (equivalent lycée). L'ecole appartient au village, la primaria et la segundaria (college) sont tenus par des profs du gouvernement. Il y a un conflit avec eux, parce-qu'il voudrait aussi recuperer la preparatoria. Encore une fois, il ne s'agit pas d'occuper les espaces desertés mais d'empecher le gouvernement de se les approprier.


Chaque soir, les femmes du comité (parents d'eleves), chacune a tour de role, nous invite a diner. Ca permet de creer, a partir de l'ecole, un lien et des ouvertures pour developper des activités communautaires. Le groupe de femmes (il y a tres peu d'hommes ici, presque tous sont aux Etats-Unis) cultive aussi un bout de terrain avec Cactus.


J'ai passé la semaine à peindre une fresque representant Zapata, Pancho Villa, Ricardo Flores Magon et une femme indigene, pour la fete (nationale) de la revolution. Le temps de faire connaissance avec le terrain.

Je suis censé remplacer le prof de maths qui s'en va dans une semaine. Je vais aussi commencer des ateliers, a voir quoi. Il y a des choses a faire avec le groupe de femmes, les classes de la prepa, mais il y aussi une demande des enfants (qui n'ont ecole que le matin).

J'avais pensé a un atelier fabrication de pâte a modeler (les robinsons, vous pouvez m'envoyer la recette ?), un atelier pain, un travail d'investigations sur les plantes medicinales avec la prepa, peut-etre a plus long terme installer des ruches (ce ne sont pas seulement des envies personnelles, il y a deja des choses mises en place ou des demandes réelles a ce niveau).

Avec toujours un travail de socialisation/politisation ( le jour de mon arrivée, les jeunes de la prepa devaient analyser un discours de Bety, ancienne presidente de cactus assassinée par les paramiliatires, en cours de methodologie. L'emigration aux etats-unis me semble aussi un bon point de depart pour problematiser (cf Freire) et politiser. 2 jeunes d'ici ont disparu depuis plusieurs mois en essayant de traverser le desert pour aller aux states). Vos idées sont les bienvenues.


Curiosité locale : les annonces publicitaires sont interdites pendant les heures de classes, qui commencent a 8h du matin et terminent a 8h du soir. Donc tous les matins vers 6h30 les pubs braillées dans les haut-parleurs du village vous reveillent delicatement.

Pas mal aussi, les "Narcos" qui roulent sur la piste dans des especes de ferrari ou de grosses BMW. L'année derniere, une des eleves a fait une overdose de cocaine en cours...

Salud compañer@s!


Robin de Mexico




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