jeudi 10 mars 2011

N’ayons plus peur du loup, il est là.

« Dans l'en-bàs où nous sommes avec nos mots simples, notre passé et notre semence de vie, nous cherchons et nous exigeons justice chaque jour, c'est ainsi que nous construisons notre chemin. Mais plus nous marchons, plus nous voyons qu'il n'y a rien à trouver En-haut. Là-bas le mensonge est une parole censée être distribuée comme un prix de consolation à ceux qui sont prêts à l'écouter. C'est pourquoi nous savons qu'est venu le temps des peuples, de ceux qui se refusent à subir cette guerre qui n'est pas la notre et que depuis le pouvoir on veut nous imposer.
“Tandis qu'eux parient sur la mort, nous parions sur la vie...”

Campagne Justice et dignité - CACTUS

Tel est le message que depuis le Mexique, Robin nous a relayé. Et même si nous sommes loin du Mexique, la Justice et la Dignité, forcément ça nous parle, en tant qu'individus, que groupes, qu'association, où qu'on soit , au quartier, au terrain, aux camps...

Du coup nous demandons aux enfants et aux familles du quartier de nous aider à réfléchir et à nous exprimer sur ce thème. Nous prévoyons aussi une exposition des oeuvres individuelles ou collectives qui sont produites lors de nos ateliers.

Et ces oeuvres réalisées au quartier, nous seront fiers de les présenter au Centre Social (de Chilly).

Dans le même registre, cette semaine nous avons contribué comme association dans le cadre de l'Université populaire de Longjumeau/Chilly (en construction) à LA 3 eme SEANCE DE FORMATION DES ACTEURS SOCIAUX AU TRAVAIL AVEC LES FAMILLES.

Des bénévoles, d'associations, des animateurs, des travailleurs sociaux, des artistes, se sont réunis pour réfléchir ensemble à la question "Qui éduque? Qui doit éduquer?" Encore une séance bien riche de tous les apports mutuels. Nous nous retrouverons le 22 pour poursuivre la réflexion avec HUBERT MONTAGNER et le 23 pour une nouvelle séance de travail sur la question de "travail avec les cultures".

Nous retenons de la Pédagogie Freinet, ce besoin incompressible de prendre la parole, de témoigner, de s'exprimer sur ce que nous vivons ensemble. C'est aussi ce que représente aussi ce livre que nous écrivons ensemble.

En avant première, chaque semaine, nous publierons un des textes qui composeront ce recueil.
Merci cette fois ci, à Aurore, ancienne stagiaire éducatrice pour jeunes enfants de celui ci (en bas de la KroniK)


DIMANCHE



C’est sous un ciel gris mais sans une goute de pluie que nos robinsons sont allés manger, rire, s’amuser mais surtout jardiner tous ensemble. Au menu de notre repas, merguez, pomme de terre cuites aux braises, une salade de légumes, du bon couscous de Naima, et en dessert du brownie délicieux. C’est dans la bonne humeur que nous avons bossé sur le jardin toute l’après midi (répandre le terreau, le fumier et les semis de tomates).





SAMEDI




L’atelier c’est déroulé légèrement sous la pluie. Notre environnement est modifié et nous devons nous adapter au nouveau terrain. Sur une initiative de Pierre une œuvre collective à la bombe est réalisée. Chacun s’essaye et tous peuvent admirer le super résultat que cela donne.








Un foot s’organise et certain se confrontent au jeu du palets.














VENDREDI

Au jardin de Chilly…




Les travaux d’entretien du jardin continuent, la période est propice également à quelques semis. Nous profitons de cet après-midi pour semer des graines de Fenouil sauvage. Pour le reste, il y a du désherbage et également de la taille dont s’occupe Jessica. Nous avons de la visite au jardin : Jérôme de la MJC-CS de Chilly ainsi qu’un élu adjoint aux espaces verts profitent d’être dans les parages pour nous rencontrer.

A l’atelier de rue…


Pour cet après midi confection de balle de jonglage avec les enfants. Aline leur explique comment faire et chacun va pouvoir repartir chez soi avec. A coté, les tapis vivent sous les jeux des enfants, ont discutent entre parent et permanent et on nous disons bonjour au nouveau venu.








JEUDI...

...Au camp Rrom de Massy…

Très bel atelier ! Sur les tapis, nous avons partagé coloriages, dessins, puzzle de chiffres et scoubidous ! Une maman nous a même rejoints pour s’initier à la technique des fils de toutes les couleurs. Après le goûter, comme d’habitude, les garçons nous ont aidés à ramener le matériel au camion. Mais cette fois, on a même eu des bisous !

http://www.dailymotion.com/video/xhk41q_mov01211

...Au Jardin de Saulx…


Nous commençons cette après-midi par faire une visite au terrain des ruches afin de déplacer la ruche, où l’essaim est mort, que nous nettoieront par la suite. A notre grande surprise, cette ruche à été investie par une famille de mulots et nous en profitons pour les déloger. Dans le bois environnant, nous rencontrons des bucherons qui sont à pied d’œuvre pour nettoyer et tronçonner les nombreux arbres morts. Nous finissons cette journée par un passage au jardin de l’équerre où nous continuons les divers travaux de préparation de la terre (bêchage, désherbage…).


...A l’atelier de rue…



Cet après-midi notre atelier a pris des allures petites enfances. Tous plein de maternelles, et des plus jeunes accompagnés par leur assistantes maternelles ou/et mamans se sont retrouvés sur les tapis. Les assistantes maternelles et les mamans discutaient pendant que les enfants jouaient, découvraient les jeux et les livres mis à leur disposition.


...A la batucada…



Pour notre quatrième séance de batucada, nous avons fait le choix de nos instruments pour le défilé. Ce soir, il y a du monde et la bonne humeur est au rendez vous laissant place à quelques solos. Nos 4 robinsons se débrouillent comme des chefs !


http://www.dailymotion.com/video/xhk3o8_robinsons-a-la-batucada_news

MERCREDI

...Au jardin…


Nous avons profité du beau temps pour aller au jardin de Saulx. Nous avons commencé les semis de tomates, certains en ont remportés chez eux. D’autres enfants ont arrosé les fleurs qui émergent de l’hiver et les bébés plants de rhubarbes. Le tout bercé par la lumière du soleil.





...Au camp Rrom de Moulin-Galant…





Avec les beaux jours, de nouvelles têtes sortent de leur caravane pour partager l’atelier avec nous. Au programme, des coloriages de spider man et de Hello Kitty et du badminton. On a aussi joué au pendu.


















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Intermèdes-Robinson, souffle d'espoir, à Longjumeau


Un matin, au centre d'hébergement où j'effectuais un stage, j'écrivais: "Ces enfants défavorisés me montrent qu’ils possèdent de grandes qualités et compétences et qu’ils ont surtout besoin d’être entendus et soutenus pour celles-ci". Puis je concluais: "Le respect des qualités de chacun, et non un regard misérabiliste, est la porte d’entrée de leur liberté". Cette prise de conscience m'a guidée vers un article captivant sur le travail d'Intermèdes-Robinson; vers un article qui m'a offert la chance de découvrir l'association et ses nombreuses actions, mais aussi la pédagogie dite sociale....


17h, la nuit tombe sur le quartier des Arcades. Assise sur une natte entourée de livres, Ismaël, un jeune garçon de 12ans, s'approche et me dit en souriant: "Tu lis une BD de Toto ! C'est drôle ?". "Oui çà à l'air. Peut-être qu'en la lisant, tu le saurais. Cà te dit qu'on le fasse ensemble ?" lui répondis-je. Ismaël, un doute dans le regard, hausse les épaules et me répond: "Ouai... je ne sais pas trop, c'est qu'il va faire nuit et je devrais rentrer". Nous nous regardons, sans un mot. Silence durant lequel il cherche son désir, durant lequel je sens qu'il est en équilibre sur un fil. Le fil sera t'il assez résistant pour qu'il s'y aventure ? Je lui souris et espère dans mon cœur qu'il ne s'imagine pas un fil tendu dans le vide. Parce que le vide c'est l'angoisse, la peur de la chute, un espace où l'on ne peut se situer, se trouver. Alors j'ouvre le livre et commence: "Dans la cour de récréation, Toto se remémore avec ses copains....". Ismaël s'assoit à ma gauche et cherche les images qui accompagnent ce texte.


Je continue (en m'appliquant au mieux car l'attention d'Ismaël m'est précieuse) et trois bulles plus tard, je lui demande: "Ca te dirait de faire Toto et moi les autres personnages ?". Il sourit et me répond fièrement que oui. Je sais à ce moment qu'il est monté sur le fil et qu'il m'y a réservé une place avec lui. Comment ne pas être touchée par autant de confiance ? Je vois que toute cette lecture lui demande un effort, de surmonter les mots difficiles, peu clairs parfois, des mots qui ne sont pas tous les siens. Mais qu'importe ! Le fil s'est transformé en radeau qui, de page en page, se bâtît, se solidifie. Ismaël et moi prenons plaisir à nous aventurer ensemble dans cette mer d'histoires...


Je pourrais dire que nous avons terminé cette histoire, quelques pages plus tard, mais je ne crois pas. Car l'Histoire de chacun se construit de tous les instants chargés de sens, chargés d'émotions. Les mots que nous avons partagés en cette fin de journée, je ne sais ce qu'Ismaël en fera. Mais çà c'est son Histoire.


L'association lutte, entre autre, contre la marginalisation culturelle, l'isolement, elle œuvre pour d'avantage de justice sociale et croit en la capacité des enfants à se déployer si les moyens leurs en sont donnés. Voici probablement ce par quoi j'ai été le plus touchée lors de mon stage à Intermèdes-Robinson et ce qui, j'espère, guidera toute ma pratique professionnelle qu'elle soit en tant qu'éducateur de jeunes enfants (la formation actuelle dans laquelle je m'inscris), ou professionnelle de l'action sociale.


J'ai introduit mon histoire par un constat suite à mon expérience en centre d'hébergement "Ces enfants urbains me montrent qu’ils possèdent de grandes qualités et compétences et qu’ils ont surtout besoin d’être entendus et soutenus pour celles-ci" et "Le respect des qualités de chacun, et non un regard misérabiliste, est la porte d’entrée de leur liberté".


C'est à Intermèdes-Robinson que j'ai appris la véracité de cette idée, permettant à l'espoir d'une jeune professionnelle de devenir réalité.


Aurore Gillard- Février 2011/ Extrait du futur "livre des Robinsons"



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