samedi 11 décembre 2010

Demander plus a ceux qui ont moins

Dans le social nous sommes accoutumés à ce curieux paradoxe qu'il est courant qu'on demande à ceux qui en ont le moins les moyens de faire preuve du plus d'autonomie et détermination.


Ainsi on voudrait que les personnes les plus éloignées de la vie sociale, économique, culturelle ... fassent preuve de motivation intrinsèque.

On demande à ceux qui sont le plus seul de se soutenir de l'intérieur, de porter leurs désirs, leurs projets, leurs contrats par une motivation intrinsèque.

Nous ignorons tout simplement que ceux qui sont le mieux lotis dans notre société sont justement ceux qui ont le plus de réseau, qui sont le plus soutenus par leur environnement, plus longtemps et avec bien plus de moyens. Ce sont ceux qui depuis la naissance sont le plus portés... par l'extérieur.

Notre démarche, en tant qu'association est bien nous aussi de permettre le plus possible le développement de l'autonomie des groupes et des personnes.

Mais, pour nous , l'autonomie, ça passe d'abord par la reconnaissance toute simple de ce qui est déjà fait. Du travail remarquable souvent de réussir à vivre, à accompagner, à soutenir leurs proches que déploient déjà... ceux qui ont le moins.

Un autre parallèle est ce fait étonnant, que ce paradoxe, au niveau des personnes, nous le retrouvons aussi au niveau des associations et des institutions.

Celles qui ont le moins d'assurance, de sécurité de soutien... doivent prouver plus, travailler en pleine transparence... et s'adapter aux situations complexes des personnes qui ne trouvent pas de place dans les institutions existantes.
Ainsi dans notre association, nous ont rejoint des personnes âgées sans accueil, des enfants qui ne sont plus accueillis dans aucune structure, des adolescents qu'on a décrochés des études, etc.

Bien entendu, au delà de ce manque de moyens ... nous avons une Pédagogie qui nous permet justement, de ne pa sperdre le Nord, de relier le sproblématiques, d'allier les gens, d'accueillir stagiaires et professionnels. En plus, nous nous formons.

Ainsi Lise et Aurore viennent de terminer deux stages remarquables d'éducateurs de jeunes enfants, ... mais nous acueillons déjà Pierre, en stage long d'éducateur spécialisé ( qui vient rejoindre Anaïs et Croline).

Nos trois permanents et notre apprenti prennent encore le temps d'accueillir une collégienne en recherche de stage "3ème"; et nous allons sans doute bientôt recevoir le renfort d'une ou plusieurs jeunes volontaires en service civique, que nous formerons à la Pédagogie Sociale.

Notre association partage ainsi la même condition, que les familles, enfants, adultes et ados, qui sont nos adhérents.

Mais nous sommes aussi riches de nos partenaires et nous commençons cet important PROJET d'ÔTREVILLE qui va nous permettre de travailler jusqu'à la fin de l'année scolaire avec ANIMAKT, le CENTRE SOCIAL de Chilly et de faire se croiser ensemble les enfants du quartier, les enfants de Chilly et les enfants du camps des Rroms de Moulin Galant.
Nous avons, sur ce sujet, sollicité et obtenu LE SOUTIEN DE LA FONDATION DE FRANCE Le démarrage c'est les 21, 22 et 23 décembre.

Pendant ces congés d'ailleurs, nous rouvrirons aussi l'atelier de rue de "La Croix Breton" et nous réaliserons sans doute juste après la "sortie vélo" réclamée et organisée par LES ENFANTS DU CONSEIL DEMOCRATIQUE DE QUARTIER.




Samedi :


Notre atelier du samedi a retrouvé ses enfants et du coup ses cris et ses couleurs. Les changements de lieux et de permanents les avaient quelques peu dispersés. Mais lorsque les enfants s’aperçoivent que nos actions perdurent malgré les départs, malgré la neige et le froid, nous prenons alors plaisir à nous retrouver. Les repères qui semblaient disparus sont de nouveau visibles.



Le magasin GRATUIT des Robinsons a rouvert ses portes


Vendredi jardin Chilly :



Au jardin de Chilly la neige était toujours très présente, il n’était pas possible d’y effectuer certains travaux. Nous nous sommes donc dirigés vers le jardin de Saulx avec un programme copieux, dont notamment le stockage de bois sous la serre.


Entre quelques tasses de thé, nous en profitons également pour débroussailler les nombreuses ronces qui envahissent le jardin, tout en évitant d’en arracher les pieds (il faut penser aux mûres que nous récolterons l’année prochaine !!).



Vendredi atelier de rue :


Ce soir, nous avons attendu nos Robinsons, comme d’habitude, à la sortie de l’école. Alors que des boules de neige volaient, nous avons commencé à regarder un livre avec les plus petits pendant qu’une partie du célèbre Hop, Hop Lapins débutaient !



Jeudi atelier de rue :


La neige a tapissé le sol. Nos pieds sont glacés, nos mains congelés. Alors, Momo et Ager ont cherche la carotte pour les lapins. ALLEZ HOP HOP LAPINS !!!













Jeudi jardin Saulx :


Après une journée passée sous une tempête de neige, aujourd’hui le ciel est bleu et le soleil est au rendez-vous, le jardin est alors blanc immaculé. La neige est tombée abondamment hier et le toit de la serre n’était pas loin de rompre sous le poids, du coup il a fallu la déneiger. Pour se réchauffer, nous nous sommes occupés de déplacer le tas de fumier à coup de brouettes. Nous avons également cueilli les dernières nèfles.


Mercredi "groupe" ludothèque :


Cet après-midi, notre petite troupe de Robinsons s’est mise en route vers la ludothèque bravant les flocons de coton. Sur place, un groupe s’est élancé dans le parc pour jouer dans la neige avec la luge alors qu’un autre commençait une partie de Monopoly. Nous nous sommes ensuite tous retrouvés dans la salle aux mille et un jeux, pour, tour à tour, jouer à la dinette, aux petits poneys, au babyfoot, et autres jeux en bois. Nous avons terminé dans la neige, à faire des boules énormes sur le chemin du goûter, servi lui aussi sous de gros flocons…Un jus d’orange glacé s’il vous plaît !!




















Chez les roms, la neige n'empêche pas la venu des Robinsons. Au progralmme bataille de boules de neiges et gouter chaud pour se réchauffer!




Extrait de « Les invariants pédagogiques », de Célestin Freinet.
Invariant n° 2 - Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres


« Je ne peux résister au plaisir de vous citer ce passage dans Intermezzo de Giraudoux.
(Isabelle et ses élèves sont en classe promenade lorsque survient l’Inspecteur Primaire …)
-
L’INSPECTEUR : Entrez les élèves … (Elles rient.) Pourquoi rient-elles ?
- ISABELLE : C’est que vous dites : Entrez, et qu’il n’y a pas de porte.
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L’INSPECTEUR : Cette pédagogie de grand air est stupide, le vocabulaire des inspecteurs y perd la moitié de sa forme… (Chuchotements) Silence, là-bas ! Mademoiselle, vos élèves sont insupportables !
- ISABELLE : Comment les punirais-je ? Avec ces classes de plein air, il ne subsiste presque aucun motif de punir. Tout ce qui est faute dans les classes devient ici initiative et intelligence. Punir une élève qui regarde au plafond ? Regardez-le, ce plafond !
-
L’INSPECTEUR : Justement ! Le plafond dans l’enseignement doit être compris de façon à faire ressortir la taille de l’adulte vis-à-vis de la taille de l’enfant. Un maître qui adopte le plein air avoue qu’il est plus petit que l’arbre, moins corpulent que le bœuf, moins mobile que l’abeille et sacrifie ainsi la meilleure preuve de sa dignité. »






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